lundi, décembre 23, 2024
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Une Cave à idées à Gonneville-la-Mallet 

Dans ce petit village normand, le philosophe Thierry Paquot ouvre tous les premiers mardis du mois, ses séminaires de philosophie, et ça marche. Une année de réflexions sur le travail.

En octobre, la session s’est ouverte sur « Le travail, pour quoi faire ? » « Après avoir examiné l’étymologie du mot « travail », nous avons examiné sa signification philosophique en partant d’Hannah Arendt qui distingue « travail » « œuvre » et « labeur ». Et puis nous avons rencontré des mondes d’idées construits par des moralistes comme Adam Smith, et bien sûr des critiques du capitalisme avec Karl Marx », décrit le philosophe et essayiste Thierry Paquot. Nouveau résident de ce bourg normand d’un gros millier d’habitants, il ouvre tous les premiers mardis du mois sa Cave à idées qui déroule conférence et débat nourri dans une vraie cave à vins. « Chacune et chacun, à partir de sa propre expérience, réagi. Nos petites assemblées sont très variées sociologiquement, et rassemblent toutes les générations. L’année dernière, nos conférences-débats portaient sur des figures d’amoureux de la nature, et puis une demande a émergé, qui m’a d’ailleurs étonné : réfléchir sur le travail et ses conséquences. Non seulement cela n’a fait fuir personne, mais le thème donne lieu à des échanges passionnés », s’enthousiasme-t-il. L’auteur d’Éloge de la sieste ou d’Utopies et utopistes, pourtant retraité, ne chôme pas vraiment.

En novembre, la Cave aux idées s’est penchée sur la « Division du travail et machinisme », histoire d’éclaircir les notions de « taylorisme » et de « fordisme » Sans oublier de décrire l’historique du machinisme, clef de voûte du productivisme. Le mardi 3 décembre, le caviste Thierry Paquot débouchera quelques crus concernant « Le travail dans les utopies ». En effet, « pour certains utopistes, la liberté consiste à ne pas être soumis à la nécessité de travailler, aussi s’efforcent-ils de valoriser la création artisanale et artistique, laissant aux machines les travaux pénibles, répétitifs, déqualifiés, comme Paul Lafargue dans Le droit à la paresse. D’autres, comme Fourrier et Godin, considèrent que le travail consiste à se réaliser pleinement, qu’il est exaltant, aussi le rendent-ils attractifs et non pas aliénant. Peut-on se passer de travailler ? Si oui, qui exécutera les tâches indispensables à la vie de chacune et chacun ? Ces questions ne peuvent que provoquer la discussion… »

En janvier, il s’agira d’interroger Le loisir comme une autre face du travail ? « Le sociologue Joffre Dumazedier, en 1962, considère que nous entrons dans « la société des loisirs », les Situationnistes dénoncent les loisirs contraints et marchandisés, tandis que d’autres penseurs, comme Henri Lefebvre et Jean Baudrillard, dénoncent, eux, la perte et du travail et des loisirs subordonnés à la « société de consommation », déroule Thierry Paquot qui réfléchit en s’amusant, à moins que ça ne soit le contraire.

Emmanuel Lemieux pour Le Caoua des Idées


Contact et informations pratiques :

https://www.facebook.com/cavedegonneville

Mardi 4 février : Avec la division internationale du travail apparaît la « globalisation »

Mardi 4 mars : Localisation/délocalisation, le grand Monopoly capitalistique.

Mardi 1er avril : Conséquences environnementales de la mondialisation.

Mardi 6 mai : La contre-culture d’hier peut-elle en générer une nouvelle ?

Mardi 3 juin : Retour sur les notions de l’année

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